A l’occasion du Deeptech Connect qui s’est tenu le 4 novembre dernier, Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030 a annoncé la publication du rapport Impact SATT : étude économétrique & enquêtes de satisfaction, réalisé par l’Agence national de la Recherche pour le compte du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI). Cette évaluation s’intègre dans le programme global des évaluations faites sur les investissements d’avenir de l’État par le SGPI.
Dans le cadre de France 2030, les SATT jouent un rôle central pour renforcer la valorisation de la recherche publique et faciliter le passage à l’échelle des innovations. Elles interviennent comme un trait d’union entre les laboratoires et les acteurs économiques, en transformant des résultats scientifiques en technologies transférables et en soutenant la création de start-ups. Publié le 19 novembre, le rapport met en lumière cette dynamique.
Un dispositif structuré pour protéger et accompagner la maturation des technologies
Créées dans le cadre du Fonds National de Valorisation des Programmes d’investissements d’avenir (PIA) en 2011, les SATT ont pour mission de mutualiser les compétences et accélérer le transfert des résultats issus des laboratoires publics. À ce jour, elles ont accompagné 904 entreprises, du stade de la recherche à la mise sur le marché, détecté et analysé plus de 20.000 projets innovants, et déposé 4.363 brevets prioritaires. Leurs actions se concentrent sur la protection, le financement et l’accompagnement de projets de maturation, permettant de sécuriser et de valoriser des innovations à fort potentiel économique et technologique.

Des effets mesurables surtout sur les start-ups

L’étude menée par l’Agence nationale de la recherche (ANR), mandatée par le Secrétariat général pour l’investissement, montre que l’impact des SATT diffère selon la taille et la maturité des entreprises.
Pour les start-ups, l’effet est direct et durable. Les entreprises accompagnées par les SATT affichent un chiffre d’affaires supérieur de plus de 50 % dès l’année de l’acquisition de la licence, et presque le double cinq ans plus tard, ainsi qu’une augmentation notable de leurs dépenses de R&D internes et externes. Ces trajectoires soulignent l’importance de l’accompagnement et de la qualité des technologies transférées, qui permettent aux start-ups de se positionner rapidement sur des marchés porteurs. L’impact cumulé sur cinq ans est estimé à près de 100 M€ de chiffre d’affaires additionnel et 400 M€ de dépenses R&D pour les start-ups clientes des SATT.
Pour les PME et les ETI, l’acquisition d’une licence constitue plutôt un élément complémentaire de leur stratégie R&D, avec des effets ponctuels sur le chiffre d’affaires et les effectifs, mais les effets mesurés apparaissent moins durables.
Une satisfaction élevée des parties prenantes
Au-delà des chiffres, l’étude s’appuie sur des enquêtes menées auprès des entreprises, des chercheurs, des directeurs de laboratoire et des responsables de l’innovation. Elles révèlent un niveau de satisfaction moyen de 78 % concernant la qualité des services des SATT, et jusqu’à 84 % pour ceux qui évaluent spécifiquement le transfert de technologies. Les critiques portent surtout sur des délais ou des conditions économiques jugées parfois contraignantes, mais elles restent minoritaires.
Les fonds d’investissement partenaires soulignent également, pour 95% d’entre eux, la qualité des projets accompagnés, notamment la capacité des SATT à « dérisquer » les technologies et à soutenir les start-ups dans leurs premières étapes, tout en maintenant une intervention en capital limitée pour préserver l’agilité des entreprises. L’intervention de la SATT au capital de la start-up est considérée par plus de 90% des investisseurs comme positive ou neutre, même si certains insistent sur l’importance de la limiter à un pourcentage inférieur à 10 % du capital social.

Un rôle stratégique dans la transformation des nouvelles connaissances scientifiques vers le marché
Le rapport Impact SATT met en lumière le rôle des SATT dans la transformation des résultats de la recherche publique en innovations concrètes et dans le soutien à la création de start-ups. Il souligne comment ces sociétés contribuent à rapprocher laboratoires, entreprises et financeurs, tout en favorisant une culture de l’innovation ouverte et collaborative.



