Une parade révolutionnaire pour protéger les vergers contre les ravageurs : la SATT Sayens annonce avoir concédé une licence exclusive à la start-up CEARITIS
Fruit d’une invention née au sein d’une équipe du CSGA de Dijon, brevetée, maturée et transférée par la SATT Sayens à CEARITIS dans le cadre d’une licence exclusive, la solution mise au point à partir de l’invention par la start-up vise, grâce à une nouvelle approche conciliant protection de l’environnement et rendement, à lutter contre des espèces de ravageurs particulièrement nuisibles pour la filière arboricole, notamment Drosophila suzukii. Exploitée par la prometteuse start-up depuis 2022, cette solution entend révolutionner le domaine du biocontrôle pour lutter contre les ravageurs arboricoles.
Une innovation prometteuse pour le secteur du biocontrôle soutenue par Sayens
A l’origine de la technologie, des chercheurs de l’équipe Perception sensorielle, Interactions Glie/ Neurones du CSGA, Martine BERTHELOT-GROSJEAN, Yaël GROSJEAN et Gérard MANIERE, qui dans le cadre de leurs recherches sur les mécanismes moléculaires et cellulaires qui permettent à un individu de percevoir les signaux chimiques volatiles présents dans l’environnement, ont démontré qu’une diffusion d’une combinaison d’odeurs permettait de contrôler la reproduction d’un ravageur particulièrement dangereux pour les arbres fruitiers, Drosophila suzukii.
«Ce ravageur originaire d’Asie, connait une progression spectaculaire en Europe depuis 2008, et cause de très importants dégâts sur de nombreuses espèces fruitières. Très polyphage et très mobile, il se caractérise par un taux de reproduction particulièrement élevé».
En s’inspirant de travaux précédemment publiés par Yaël GROSJEAN, les chercheurs ont démontré que deux molécules odorantes diminuaient fortement la parade et bloquaient la copulation d’une cousine de notre Drosophila suzukii. Cette découverte a permis de développer DrosoMous, un anti-aphrodisiaque efficace, qui joue le rôle de répulsif, pour protéger les cultures des insectes nuisibles tout en respectant la biodiversité et l’environnement.
Sayens engage en 2019, aux côtés des chercheurs, un programme de maturation sur l’invention DrosoMous, qu’elle protège par voie de brevet et valide en condition réelle l’efficacité du procédé pour contrôler le comportement de parade et de copulation de Drosophila suzukii.
Pour les chercheurs, Martine BERTHELOT – GROSJEAN et Yaël GROSJEAN, «La collaboration avec la SATT Sayens nous a permis de compléter, de valider et de breveter les résultats de près d’une dizaine d’années de recherche. Nous nous réjouissons de la collaboration avec CEARITIS qui nous permet d’aller encore plus loin en confirmant que notre innovation va compter dans le domaine du biocontrôle et répondre aux enjeux de protection de l’environnement, de préservation de la faune sauvage et de sauvegarde de la biodiversité».
Selon Catherine GUILLEMIN, Présidente de Sayens « Nous confirmons, ici encore, notre rôle de premier acteur de proximité en matière de transfert de technologie, aux côtés de nos actionnaires et partenaires de la recherche publique, le CNRS, l’université de Bourgogne et l’INRAE en soutenant et apportant à une start-up prometteuse, CEARITIS, une solution innovante de biocontrôle, répondant aux enjeux de développement d’une agriculture durable protectrice tant de l’environnement que de la filière arboricole et ses acteurs ».
Une innovation révolutionnaire pour la filière arboricole fruitière qui concilie environnement et rendement
Même si l’impact économique du ravageur Drosophila suzukii est difficile à estimer, il tendrait vers 80 % de pertes de rendement dues à des pertes directes et indirectes. Ainsi en 2017, 5 M€ d’indemnisations ont été distribués pour compenser les dégâts causés par Drosophila suzukii sur la production de cerise dans 16 départements français .
Pour CEARITIS, start-up créée en 2020, qui se positionne comme un acteur clé du domaine du biocontrôle, la solution DrosoMous apporte une véritable réponse aux enjeux de la filière arboricole fruitière, et en particulier la filière Cerise. Car en plus des aléas de plus en plus sévères liés aux changements climatiques, il est du devoir des acteurs (distributeurs, fabricants, producteurs et chercheurs) des filières arboricoles d’apporter et d’adapter des solutions alternatives afin de répondre à une problématique croissante des nuisibles, tout en veillant aux impacts sur la durabilité et la rentabilité des productions.
Depuis 2022, les solutions CEARITIS sont testées sur le terrain, sur des parcelles de producteurs partenaires. L’année dernière, les premiers essais avec la solution DrosoMous ont été menés en France, en Espagne et au Portugal sur vergers de cerisiers et d’olives :
- sur vergers Oléicoles plus de 90% des parcelles ont été protégées
- sur vergers de cerises de test nous avons obtenu plus de 70% d’efficacité.
Le but, challenger et améliorer dès cette année cette efficacité sur les nouveaux tests terrain à venir. Des résultats prometteurs et encourageants qui permettent aujourd’hui à l’entreprise de se projeter dans un avenir proche, sur la mise en place d’une solution de biocontrôle efficace, rentable et durable pour le marché arboricole.
« Notre collaboration avec l’équipe de recherche du CNRS, et le soutien de la SATT Sayens ont été particulièrement précieux, la recherche est le commencement pour chaque solution. Ensemble nous travaillons à une agriculture durable, respectueuse de l’environnement et adaptée aux besoins de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain » précise les co-fondatrices Marion CANALE et Solena CANALE PAROLA, respectivement CEO et Directrice générale de CEARITIS.